Noël quand même !

Il restera quand même quelque chose de Noël sur notre chère terre d’Haïti. Parce que l’étoile qui a brillé une nuit de décembre pour annoncer la naissance d’un sauveur, d’un guide, a allumé un espoir qu’aucune détresse n’a jamais pu éteindre. Même au plus fort des guerres les plus meurtrières, les belligérants ont consenti une trêve comme pour se souvenir l’espace de quelques jours de leur humanité.

On a ressassé les mêmes discours chaque Noël, comme si les mots avaient le pouvoir magique de créer une bulle dans laquelle on pouvait plonger pour recueillir quelques paillettes de joie, le temps d’oublier une réalité qui ne se fait que se dégrader au fil du temps. Mais, ceux qui disent ou écrivent ces discours ont-ils une sensibilité quelconque avec ce peuple qui voit en cette fin d’année s’accumuler tant de malheurs, tant de souffrances ? Beaucoup de famille ne pourront pas se réunir en cette nuit de Noël à cause des routes tenues par des bandits qui peuvent selon leur bon vouloir rançonner ou kidnapper. Quand des autorités établies s’entendent pour une trêve, on peut leur faire un minimum de confiance. Mais nous sommes arrivés à un carrefour de notre vie de peuple ou même le Noël est pris en otage par les hors-la-loi devenus légaux.

Il y aura des feux d’artifice qu’une grande partie de la population verra  de ses abris de fortune. Personne n’aura aucune gêne pour exposer ainsi ses joies, ses richesses alors que le bateau prend l’eau de toutes parts. Même la messe de minuit depuis quelques années se fait rare. La peur est toujours dans les rues, même si la tradition toujours forte jette dans les rues le 24 décembre une foule de fêtards qui profitent de cette seule nuit en se disant que peut-être les mangeurs d’âmes ont affaire autre part.

La population n’aura pas son cadeau de Noël et encore moins celui du Nouvel An. Le seul cadeau qu’elle attend certainement est un signe d’amour de ces dits dirigeants pour ce lieu qui est notre terre, notre pays. On a eu Mariani en plein mois de décembre ce  qui a encore crucifié tout le grand Sud. Carrefour-Feuilles, quartier si illuminé, si virevoltant de joie pendant les fêtes de fin d’années a été transformé en un désert comme si une horde diabolique l’avait traversé en le détruisant.

L’esprit de Noël, l’esprit divin,  ont-ils encore prise sur cette terre où le mal semble s’incruster avec l’aval de ceux qui auraient dû s’ingénier à le combattre ? C’est ce doute qui peut passer dans l’esprit de plus d’un. Mais tous les livres saints nous ont enseigné que le mal tire sa force de la haine de cette Flamme qui de toute manière un jour aura raison de lui. Noël est le moment de nourrir cette Flamme. Noël est le moment de renouer avec la fraternité, avec l’espoir. Noël est le moment du repos pour rassembler ses forces afin de contrer les entreprises des stratèges du chaos.

Que notre joyeux Noël soit une brise qui souffle des quatre points cardinaux ! Pour raviver la flamme de l’espoir que tant voudraient voir disparaître.

 

Gary Victor

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