C’est un dossier qui n’en finit pas de rebondir : après avoir proposé de racheter Twitter en avril, puis s’être rétracté avec fracas en juillet, Elon Musk crée une nouvelle fois la surprise en décidant de finalement honorer son offre initiale. Ce revirement inattendu a été communiqué par une lettre aux dirigeants de Twitter, ont rapporté, mardi 4 octobre, l’agence Bloomberg, le Wall Street Journal et le New York Times.
Le dirigeant de Tesla et de SpaceX serait donc prêt à débourser 44 milliards de dollars (44,1 milliards d’euros) pour acquérir le réseau social. Soit 54,20 dollars par action, le prix qu’il avait initialement proposé en avril.
De prime abord, ce nouveau changement de pied ressemble à une victoire pour Twitter : après la reculade d’Elon Musk en juillet, la direction du réseau social avait contre-attaqué, en juillet, en le poursuivant en justice et en demandant qu’il soit forcé d’acquérir l’entreprise comme prévu. Le procès est prévu pour le 17 octobre devant une cour de l’Etat du Delaware. La volte-face d’Elon Musk pourrait annuler cet affrontement judiciaire.
« C’est le signe que Musk jugeait hautement improbable de remporter une victoire lors du procès, a estimé dans une note l’analyste Dan Ives, de la banque Wedbush Securities. Etre forcé à conclure le deal après une longue et rugueuse bataille en justice n’était pas un scénario idéal. »
Mettre fin à un déballage potentiellement gênant
Les avocats des deux parties ont cité de nombreuses personnes à comparaître, dont Elon Musk, qui devait faire une déposition devant les conseils de Twitter en fin de semaine. Les juristes ont aussi exigé des pièces diverses, dont des SMS de M. Musk qui ont été publiés en marge du procès.
Consentir au rachat pourrait mettre fin à un déballage potentiellement gênant. Et la cour allait probablement ordonner le rachat ou au minimum infliger à Elon Musk des dédommagements bien supérieurs au milliard de dollars prévu dans l’offre. Pour Eric Talley, un professeur de droit de Columbia University cité par Associated Press, la justice risquait d’assimiler le revirement du fondateur de Tesla à un « simple remords d’acquéreur ».
Pour justifier son renoncement, Elon Musk avait martelé un argument principal : la direction de Twitter sous-estimerait le nombre de comptes « non-humains », quand elle avance le chiffre de 5 % de comptes automatiques. Le fondateur de SpaceX a obtenu le soutien d’un allié inattendu, Peiter Zatko, dit « Mudge », l’ancien responsable de la sécurité du réseau social. Devenu lanceur d’alerte, celui-ci, comme Elon Musk, a mis en doute les chiffres de la direction de Twitter.
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