Mariani : les chauffeurs du Grand Sud livrés à eux-mêmes

Les chauffeurs, souvent dans l'impossibilité de se rendre dans le Sud en raison de la situation tendue à Mariani, se plaignent de la passivité des autorités étatiques. Depuis le 1er novembre 2023, aucune mesure n'a été prise pour rétablir la paix dans cette zone troublée. Rencontrés au Portail-Léogâne ce 11 décembre, ceux qui desservent les villes de province déplorent le grand banditisme entravant leur fonctionnement normal.

Depuis que les bandits de la Grande Ravine ont envahi la zone de Mariani, située entre les communes de Carrefour et Gressier, plusieurs secteurs ont été paralysés. Un mois après, des établissements scolaires gardent toujours leurs portes fermées, des entreprises et autres ont été touchés par cette vague d'insécurité qui a également affecté d'autres communes voisines.

Malgré le déploiement de l'institution policière, rétablir la paix reste un défi difficile à relever, des résidents contraints de vivre ont fui la zone, des activités ont du mal à fonctionner, et même le secteur des transports subit le même sort.

Dans cette zone de terreur, tout fonctionne au ralenti. À la mi-journée du 11 décembre 2023, des transporteurs du grand Sud ont mentionné que le bus assurant le premier voyage pour les Cayes n'a pas pu se déplacer tôt, vu la conjoncture de ce quartier occupé par les bandits.

À bord de son véhicule peu rempli, un transporteur se dit fatigué de cette situation qui se complique de jour en jour et a décidé d'effectuer un dernier voyage vers le Sud, malgré la peur, il espère traverser Mariani. Plus loin, il a sévèrement critiqué le gouvernement haïtien qui ne fait que constater les dégâts causés par les gangsters de Grande Ravine, qui ne font que progresser vers d'autres zones en dehors de la région métropolitaine de Port-au-Prince.

Vu cette situation, le coût du trajet Portail à Léogane a augmenté selon un chauffeur qui a relaté que cette décision a été prise après qu'un nouveau poste de péage a été ajouté à Mariani.

« Pour se rendre dans la cité d'Anacaona, il vous faudra 300 gourdes au lieu de 250 gourdes. Nous, les chauffeurs, nous nous sentons fatigués de se faire rançonner par les bandits» a déclaré le jeune conducteur qui a ensuite fait savoir que durant ces moments de trouble, des résidents à Christophe Chanel n'ont pas cessé d'ériger des barricades, ce qui empêche aux chauffeurs de traverser pour sauver une course durant la journée.

«Chanel, près du cimetière de Carrefour également, souvent des motards appuyés par des membres de la population ont bloqué l'accès routier pour nous empêcher de traverser, cependant, ils en profitent pour faire leur beurre.» a conclu le transporteur.

Entre-temps, les automobilistes espèrent que la venue des militaires étrangers va empêcher les bandits de circuler librement afin de rétablir la paix dans le pays et permettre à la population de vaquer librement. En attendant, ils ont continué à demander aux responsables du gouvernement de mettre le visuel sur les quartiers pris en otage pour chasser ces malfrats et permettre à des centaines d'habitants de retourner chez eux.

 

Veron Arnault

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