coup de neufPourquoi il faut au moins 100 milliards d’euros pour le réseau électrique

Pourquoi le réseau électrique français a-t-il besoin d’au moins 100 milliards d’euros de modernisation ?

coup de neufCent milliards d’euros sont nécessaires pour moderniser le réseau électrique français, d’après le gestionnaire du réseau électrique à haute tension
D'après RTE, le réseau électrique français a besoin d'au moins 100 milliards d'euros de rénovation d'ici 2040.
D'après RTE, le réseau électrique français a besoin d'au moins 100 milliards d'euros de rénovation d'ici 2040.  - MOURAD ALLILI / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • Le réseau électrique français nécessitera environ 100 milliards d’euros d’investissements d’ici 2040.
  • C’est ce qui ressort d’un plan mis en consultation par RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité à haute tension.
  • Le but est notamment de remplacer des équipements vieillissants et de raccorder de nouvelles industries.

Raccorder les éoliennes en mer, les nouveaux réacteurs nucléaires, mais aussi remplacer des lignes vieilles de 70 ans… Le réseau électrique français devra subir des travaux de modernisation évalués à environ 100 milliards d’euros d’ici 2040. C’est ce qui ressort d’un plan mis en consultation ce jeudi par RTE, le gestionnaire du réseau électrique à haute tension.

Ce schéma décennal de développement du réseau « a pour but de garantir que le réseau public de transport d’électricité est adapté aux objectifs de politique énergétique fixés par l’État », explique RTE.

Répondre aux nouvelles orientations

En 2019, il prévoyait un budget de 33 milliards d’euros à 2035. Depuis, l’État a redéfini ses orientations, souligne le groupe public : relance du nucléaire, accélération des renouvelables, réindustrialisation via le développement de zones industrielles bas-carbone.

« En première analyse, les perspectives d’investissements d’ici 2040 sont de l’ordre de 100 milliards d’euros, en intégrant le renouvellement des infrastructures (…), aujourd’hui premier poste d’investissements de RTE », note le plan.

Remplacer des équipements vieillissants

Plus de 20 % des lignes électriques aériennes ont 70 ans, et l’âge général moyen est de 55 ans (ce qui est supérieur aux autres réseaux européens). Or à partir de 85-90 ans, les équipements sont à remplacer pour raisons de vétusté, note-t-on chez RTE.

L’enjeu est aussi celui de la résistance au réchauffement climatique. Pour les ouvrages futurs, mais plus encore les équipements existants. Les hausses de température et les tempêtes sont un sujet pour la résistance des lignes, les inondations pour les postes électriques.

De nouveaux consommateurs

Autre volet du chantier, un programme de raccordements « sans précédent », pour électrifier de nouvelles industries (usines de batteries…) à Dunkerque, Fos-sur-Mer, Le Havre-Port-Jérôme… Objectif, renforcer le réseau à haute tension avant 2030. Pour la production renouvelable terrestre (éolien et photovoltaïque), le mouvement est déjà à l’œuvre, avec des infrastructures de raccordement attendues sur tout le territoire avant 2035.

Pour le nucléaire, il est d’abord prévu de raccorder durant la seconde partie de la décennie 2030 quatre réacteurs (Penly et Gravelines), ainsi que de futurs « petits » réacteurs (SMR) en cours de conception, note RTE. Pour l’éolien en mer, quatre parcs étaient raccordés à fin 2023, mais une nette accélération est prévue avec 18 GW (une vingtaine de parcs) à mettre en service d’ici 2035, impliquant « un programme industriel » de raccordement.