Lyon: les migrants hébergés dans l'église du Saint-Sacrement toujours sans solution pérenne

Environ 200 jeunes migrants sont installés depuis le mois d'avril dans un campement dans le 3e arrondissement de Lyon, près de l'église du Saint-Sacrement. Depuis dix jours, une cinquantaine d'entre eux dorment dans l'édifice religieux la nuit, mais tous déplorent l'absence de solution pérenne.

"Respect des lieux"

"Regardez où on dort, à même le sol", lance Loïc-Wilfried au micro de BFM Lyon. "C'est un peu froid, mais le matin, le père allume le chauffage pour qu'on puisse se réchauffer un peu", complète Sylla.

"Ça se passe paisiblement, il y a un respect des lieux. Dans l'urgence, l'église est toujours un lieu de refuge", souligne le père Renaud de Kermadec, administrateur de la paroisse de Saint-Sacrement.

Si les migrants sont contraints de quitter l'église dans la journée, c'est pour permettre la bonne tenue des offices religieux et poursuivre l'accueil des fidèles. "C'est mieux que de vivre dehors, c'est normal. L'église a toujours été un lieu d'asile pour les gens qui n'ont pas de toit", explique Maurice, un paroissien.

Marine, également paroissienne, ne voit "rien à redire" sur l'accueil de ces migrants dans l'église. "Chaque fois que l'on vient à la messe le dimanche, on n'a pas de soucis", ajoute-t-elle.

Ce qui surprend le père Renaud de Kermadec, c'est de n'avoir eu aucune sollicitation de la part des services de l'État ou de la métropole de Lyon depuis dix jours. "J'espère que les pouvoirs publics vont réagir rapidement. J'ai conscience que la situation est complexe", complète-t-il auprès de BFM Lyon.

Avant cette solution provisoire, l'ensemble des jeunes migrants avait trouvé refuge dans l'église à la suite d'une action menée par le collectif Soutiens/Migrants Croix-Rousse. Le diocèse avait ensuite demandé la libération des lieux pour permettre la tenue de la messe, mais il avait accepté que certains d'entre eux y dorment la nuit.