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Le Cac 40 en baisse de plus de 1%, Credit Suisse plonge face aux craintes de défaut

La Bourse de Paris poursuit son recul, plombée par la dégradation de l’activité manufacturière en zone euro, les déboires financiers de Credit Suisse et la probabilité d’une forte diminution de la production de l’Opep. 

paris mi-séance
Le Cac 40 entame le trimestre en baisse, la solidité financière de Credit Suisse en question

Par John Wiburg

Publié le 3 oct. 2022 à 12:03

La Bourse de Paris entame le quatrième trimestre dans le rouge, dans un environnement dégradé par un afflux de mauvaises nouvelles. L’affaiblissement de l’industrie manufacturière en Europe, les déboires de Credit Suisse et la probable réduction de la production de l’Opep+ pèsent sur un moral déjà mis à mal par un taux d’inflation à deux chiffres dans la zone euro et la perspective d’une réaction forte des banques centrales pour enrayer la flambée des prix.

A mi-séance, le Cac 40 recule de 1,06% à 5.701,39 points. Ailleurs en Europe, le Dax de la Bourse de Francfort perd 0,78% et le Footsie londonien 0,79%. Les contrats futures sur indices américains évoluent entre un gain de 0,3% pour le Dow Jones et un repli de 0,4% pour le Nasdaq 100. Wall Street a enchaîné trois trimestres consécutifs de baisse pour la première fois depuis la crise financière mondiale.

L’économie de la zone euro davantage fragilisée

L’indice PMI manufacturier établi par S&P Global pour la zone euro est ressorti à 48,4 points en septembre, un plus bas de 27 mois, contre 48,5 en première estimation et 49,6 en août, s’enfonçant davantage sous le seuil critique des 50 qui sépare croissance et contraction de l’activité.

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« La combinaison pernicieuse d’un secteur manufacturier en récession et d’une accélération de l’inflation mise en évidence par les dernières données PMI vient fragiliser davantage l’économie de la zone euro. Abstraction faite des mois de confinements imposés pendant la crise sanitaire, la demande et la production des fabricants de la zone euro n’avaient pas affiché de reculs d’une telle ampleur depuis le pic de la crise financière mondiale en début d’année 2009. », relève Chris Williamson, chef économiste chez S&P Global.

Facteur inflationniste aggravant, le baril de Brent de la mer du Nord rebondit de près de 4% à la suite des informations de presse selon lesquelles les délégués de l’Opep+ s’apprêtent à discuter mercredi d’une réduction de plus de 1 million de barils par jour de leur production, qui serait la plus forte depuis 2020. Les cours du pétrole ont chuté de plus de 30% depuis le pic de mars dernier, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. A Paris, TotalEnergies gagne 2,2% et Vallourec 4,5%. Le Stoxx 600 du pétrole-gaz signe la plus forte hausse sectorielle avec un gain de 1,8%.

Considérées comme défensives, les valeurs liées aux télécoms progressent à l’image d’Orange, en hausse de 1,6%.

Nouveau plus bas pour Credit Suisse

A Zurich, Credit Suisse chute encore de 7% vers de nouveaux planchers historiques, entraînant le secteur bancaire dans son sillage. BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale perdent ainsi entre 1,4% et 2,2%. Les responsables de la banque suisse se sont employés ce week-end à rassurer les principaux clients et actionnaires sur sa solidité financière, selon le Financial Times. Le coût de la couverture pour risque de défaut (CDS ou Credit default swap) a bondi d’environ 15% la semaine dernière pour atteindre des niveaux inconnus depuis 2009, reflétant les craintes d’un défaut.

Une telle éventualité est-elle possible ? Pour Ipek Ozkardezkaya de Swissquote : « Oui, c’est possible, mais c’est hautement improbable. Credit Suisse est certainement ‘too big to fail’. Ce qui pourrait arriver, c’est un miracle à Noël et que le nouveau directeur général de la banque renforce l’institution dans les 100 jours, comme promis, et que la banque et redevienne florissante jusqu’au prochain scandale. Ou qu’elle devienne une cible de choix et qu’elle soit avalée par une autre banque. Ou qu’elle soit sauvée par les autorités suisses. »

Sur le marché des changes, la livre sterling est montée jusqu'à 1,1280 dollar ce matin après l’annonce par le ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, que le gouvernement britannique a renoncé à la suppression de la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu. Ce projet, critiqué dans les rangs mêmes du parti conservateur, avait provoqué la chute de la livre et une envolée du rendement des emprunts d’Etat (gilt), obligeant la Banque d’Angleterre à intervenir pour acheter de la dette à long terme.

Air France-KLM dégradé

Les valeurs technologiques sont à nouveau à la peine. Capgemini, Dassault Systèmes et Worldline cèdent plus de 3%.

Air France-KLM abandonne 7%. HSBC a dégradé le titre du transporteur aérien de « achat » à « conserver ».

John Wiburg

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