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Société

En France, plus de 120 personnalités sont protégées par la police

Plus de 120 hauts responsables politiques ou intellectuels menacés de mort sont escortés dans leur quotidien par des membres du Service de la protection (SDLP). Qui veillent sans compter leurs heures.

Plana Radenovic , Mis à jour le
Le Premier ministre Edouard Philippe et le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner bénéficieront d'une protection à vie.
Le Premier ministre Edouard Philippe et le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner bénéficieront d'une protection à vie. © Sipa

Samedi 5 janvier, à Paris, des Gilets jaunes et des émeutiers en noir enfoncent la porte du secrétariat d'État de Benjamin Griveaux avec un engin de chantier. Aussitôt, le porte-parole du gouvernement est exfiltré par ses "anges gardiens". Les quelque 550 policiers affectés à la sécurité des personnes au service de la protection (SDLP) sont l'ombre sécurisante, permanente, de plus de 120 personnalités. Certaines sont protégées au titre de leurs fonctions, comme le président de la République, le Premier ministre ou le ministre de l'Intérieur (tous trois escortés à vie) ; les membres du gouvernement, le président du Medef ou certains juges.

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D'autres car elles ont été menacées. C'est l'unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat) qui décide d'attribuer ou non une escorte, fixe le nombre de fonctionnaires à mobiliser et les équipements nécessaires.

Comme des caméléons

Parmi les personnes actuellement sous protection, outre Philippe Val , on compte le dessinateur Riss, actuel directeur de la rédaction de Charlie Hebdo, la journaliste Zineb El Rhazoui, menacée de mort après avoir dit que l'islam devait "se soumettre à la critique", Hassen Chalghoumi, l'imam franco-tunisien de Drancy…

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Le policier doit avoir un sixième sens

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"C'est un métier qui ne laisse pas place à l'improvisation, insiste Christophe Crépin, du syndicat France police-Policiers en colère, un ancien garde du corps. Au-delà de la formation physique, du tir, il y a le ressenti. Le policier doit avoir un sixième sens." Avec "sa" personnalité, il avait noué une relation très proche. Il s'agissait du successeur de René-Pierre Audran, délégué général pour l'armement au ministère de la Défense, tué en janvier 1985 par des membres d'Action directe.

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Ensemble, ils ont voyagé dans le monde entier. "Je prenais toujours la chambre d'hôtel voisine, explique-t-il. Pour entrer dans la sienne, il fallait passer par la mienne." Tous deux restaient toujours l'un derrière l'autre, à la plage, à la boulangerie, sur un bateau…

Un cumul de 4 millions d'heures supplémentaires non payées

Une semaine sur deux, en alternance avec des collègues, les hommes de l'ombre s'intègrent à la vie de leur protégé, comme des caméléons. Lors de l'hommage à Franck Brinsolaro, tué le 7 janvier 2015 dans les locaux de Charlie Hebdo alors qu'il protégeait le dessinateur Charb, François Hollande avait ainsi déclaré : "Il était policier, et quasiment membre d'une rédaction."

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La sous-direction de la protection des personnes accumule 4 millions d'heures supplémentaires non payées, d'après Abdelhalim Benzadi, major à la SDLP et délégué du syndicat Alliance. Parfois pour des missions abusives, comme promener le chien d'Édouard Balladur, ainsi que l'a révélé Le Parisien. Selon un rapport de la Cour des comptes de 2010, la protection par un garde du corps coûte plus de 70 000 euros par an.

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