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Diane Lee's avatar

YES !!! đŸ’Ș💯🎯

It’s about damn time. AOC is a hero. She’s one of the best out there, fighting daily against Trump’s fascist bullshit.

Jasmine Crockett's avatar

We live in a time that people are more inclined to obey an unlawful executive order than they are to follow a court order đŸ€ŠđŸŸâ€â™€ïž.

Dictators are created due to cruelty, cowardice, & compliance! IF THEIR ASSES will ignore the Supreme Court, we can definitely IGNORE HIM!

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Steph Krider's avatar
A love letter to my church
hasif 💌's avatar

sometimes i wonder how many versions of myself i’ve outgrown without even noticing. i look back at old photos and remember the thoughts i used to carry, the dreams i thought would save me. it’s strange how you can live inside yourself every day and still not realize you’re evolving. it’s only when you look back that you realize how far you’ve come, how many lives you’ve already lived in the same skin.

Great discussions

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rowina's avatar

“me acostĂ© y llorĂ©, y me dispuse a sentir de nuevo, a admitir que era humana, vulnerable, sensible”.

sylvia plath

If only I’d thought of the right words

I could have held on to your heart

🩇

Je me souviens de ça :

Au dĂ©but des annĂ©es 90, ma sƓur aĂźnĂ©e Ă©tait une « curiste Â» pure et dure, j’essayais de suivre tant bien que mal.

Des fois, on se promenait dans la rue et des types baissaient la vitre de leur voiture Ă  coups de manivelle (pas de bouton Ă©lectrique Ă  l’époque, tu n’ouvrais ta fenĂȘtre que si tu avais une bonne raison de le faire) afin d’hurler, la gueule enfarinĂ©e, « HĂ© tu t’es coiffĂ©e avec un pĂ©tard ?! Â», en rĂ©fĂ©rence Ă  la coupe de cheveux qu’elle empruntait Ă  Robert Smith, leader de The Cure que nous idolĂątrions.

Ah oui, « curiste Â» ça voulait dire fan de The Cure.

Une annĂ©e, The Cure a fait un concert au ZĂ©nith Ă  Paris, et Ă©videmment qu’on y allait. La voisine de la ruelle un peu plus loin, j’ai oubliĂ© son prĂ©nom, j’en Ă©tais pourtant Ă©namourĂ© - il m’arrivait mĂȘme de la regarder partir prendre son bus, tĂŽt le matin, Ă  travers le buisson, ce qui devait ĂȘtre moyennement discret. Je me souviens du prĂ©nom de son frĂšre par contre mĂȘme s’il Ă©tait assez insupportable. Mehdi. Pourquoi est-ce-que je me souviens du prĂ©nom du frĂšre et pas de la soeur dont j’étais Ă©namourĂ© ça, je ne me l’explique pas.

Bref, je n’avais aucune chance, elle avait presque 18 ans, j’en avais probablement 14. ZĂ©-ro chance. En plus elle sortait avec ce type un peu plus vieux, qui CONDUISAIT UNE VOITURE. Une petite Fiat 126.

HĂ© bien, la voisine et son copain, croyez-le ou non mais ils Ă©taient curistes eux aussi et ils y allaient, au ZĂ©nith. Du coup, ils se sont dit qu’ils allaient emmener ma sƓur jusque lĂ -bas en voiture (et moi aussi, pas trop le choix) mais que ça se ferait pas d’un coup de baguette magique, alors ils ont montĂ© une vĂ©ritable opĂ©ration sĂ©duction : vĂȘtus de leurs plus beaux atours, ils sont venus boire thĂ© + petits LU avec mes parents, histoire de faire bonne impression. Perso, j’en revenais pas de voir cette fille dont je ne me souviens toujours pas du prĂ©nom, assise sur le canapĂ© de mon salon.

Mes parents les ont laissĂ© faire leur laĂŻus jusqu’au bout puis ils ont refusĂ©. Je crois qu’ils se sont bien marrĂ©s. Bref, ce sont eux qui nous ont dĂ©posĂ©s au ZĂ©nith, on habitait loin, au fond du 77.

Quand on est arrivĂ©, on a rejoint une autre amie curiste de ma sƓur dont je ne me souviens pas non plus du prĂ©nom. Elle a dĂ©crĂ©tĂ© qu’on devait courir se planter au premier rang. Et on l’a fait. Mais on n’était pas les seuls. Si bien qu’une foule compacte est venue s’agglutiner dans notre dos.

J’ai rarement Ă©tĂ© aussi comprimĂ© de ma vie, mĂȘme aux pires heures de la ligne 13. Et encore, le concert n’avait mĂȘme pas commencĂ©.

Tandis que j’agonisais, j’ai pu voir au loin, ma sƓur qui se faisait extirper de la foule par des agents de sĂ©curitĂ©, puis sa copine, qui se fit salement tripoter au passage.

Les agents, je leur faisais signe, eux faisaient mine de ne pas me voir. Clairement, je ne les intéressais pas.

Des gens du public, des adultes, des adultes responsables, se sont inquiĂ©tĂ©s de moi, ils ont interpelĂ© les agents, les ont forcĂ©s Ă  me sortir de lĂ . Un vrai sauvetage. Dans un soupir d’agacement, un colosse me tira de lĂ  d’une seule main, comme un sac de patates qu’on balance dans une remorque.

* * * * *

Toute honte bue, nous assistĂąmes au concert d’un peu plus loin que prĂ©vu et Robert Smith, un peu plus petit que prĂ©vu, accompagna comme personne nos dĂ©ceptions adolescentes.

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Feb 10
at
12:59 AM