Les gens n’ont pas vraiment honte du haut niveau, ils en ont surtout marre de l’élitisme, des doubles discours et de la ségrégation sociale que cela génère. Ils savent que pour certains, atteindre la lumière signifie souvent laisser les autres dans l’ombre.
Oui, l’excellence devient insupportable quand elle s’inscrit dans un contexte faussement méritocratique et justifie les inégalités et les privilèges. Oui, les gens en ont marre qu’on leur fasse des leçons de morale de pharisiens, alors qu’ils n’ont jamais connu la misère économique, sociale ou culturelle. Et c’est légitime : il n’y a pas forcément de jalousie ou d’envie dans cette défiance, juste un cri du cœur qui rappelle à ceux qui ont tout eu qu’ils ne pourront jamais vraiment comprendre ceux qui vivent avec un stress de survie constant.
Comme le disait Victor Hugo : « C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches. » Cette phrase rappelle que l’excellence véritable ne consiste pas seulement à briller pour soi-même, mais à être conscient de son impact et de sa responsabilité envers les autres. Hugo incarnait une excellence populaire, qui élevait les consciences tout en restant profondément proche des réalités du peuple.
L’excellence ne peut être pleinement admirée que lorsqu’elle est consciente de ce décalage et de ses implications. La vraie puissance n’est pas le pouvoir, elle réside dans la capacité à élever sans écraser, à inspirer sans exclure, et à reconnaître que le chemin vers le sommet n’est pas le même pour tous.