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Trump, une présidence en 11.000 tweets

En presque trois ans de présidence, Donald Trump a fait de Twitter son principal vecteur de communication. Plus de la moitié des tweets recensés depuis début 2017 sont des attaques, a recensé le « New York Times ». Parmi les 66,5 millions d'abonnés au compte de Donald Trump, un tiers pourrait être des faux comptes.

La deuxième semaine d'octobre, la tweetomanie de Donald Trump a atteint un sommet, avec 271 tweets, traduisant la colère du président américain suite au lancement de la procédure de destitution par les démocrates de la Chambre des représentants.
La deuxième semaine d'octobre, la tweetomanie de Donald Trump a atteint un sommet, avec 271 tweets, traduisant la colère du président américain suite au lancement de la procédure de destitution par les démocrates de la Chambre des représentants. (AFP)

Par Véronique Le Billon

Publié le 4 nov. 2019 à 06:16Mis à jour le 4 nov. 2019 à 06:17

La deuxième semaine d'octobre a été la plus prolifique. La tweetomanie de Donald Trump est connue, mais elle a atteint ces jours-là un sommet, avec 271 tweets dans la semaine - traduisant la colère du président américain suite au lancement de la procédure de destitution (« impeachment ») par les démocrates de la Chambre des représentants. En presque trois ans de présidence, Donald Trump a fait de Twitter son principal vecteur de communication, avec plus de 11.000 tweets depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2017, dont le « New York Times » vient de réaliser une exégèse minutieuse.

« Il a besoin de tweeter comme il a besoin de manger », a un jour expliqué sa conseillère Kellyane Conway, qui loue par ailleurs cette « démocratisation de l'information » - tout le monde y a accès, en même temps. Ce serait ainsi une version moderne des conversations au coin du feu de Franklin Delano Roosevelt ou des interviews télévisées de John Kennedy, estiment certains experts.

Contenu moins académique

Le contenu est toutefois moins académique. A près de 6.000 reprises, a recensé le « New York Times », le président américain a attaqué quelqu'un ou quelque chose, et la moitié du temps entre 6 heures et 10 heures du matin, quand il n'a pas de conseillers à proximité. Dan Scavino, qui supervise les réseaux sociaux à la Maison Blanche, prend ensuite le contrôle du compte @realDonaldTrump - un compte ouvert il y a dix ans, selon la radio publique NPR -, écrivant sous la dictée du président ou suggérant lui-même des messages.

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Ces trois dernières années, les tentatives de son entourage de contrôle de manière plus serrée ses tweets (en imposant un délai de publication de quinze minutes ou en imposant un feu vert préalable) ont fait long feu.

Twitter rechigne à censurer

Dans près de 4.600 messages, Donald Trump a loué quelque chose ou quelqu'un… souvent lui-même. Il a aussi annoncé, à plus de 20 reprises, le départ de membres de son équipe, et a souvent insulté, dépassant parfois les limites de ce que le réseau social tolère chez des abonnés moins prestigieux.

Mais Twitter rechigne à censurer les tweets des personnalités politiques. Il a ainsi estimé que l'intérêt médiatique (« newsworthiness ») comptait quand il s'agissait d'examiner si un tweet contrevenant à ses règles éthiques devait ou non être effacé. Même supprimés, les messages sont aujourd'hui tous archivés par des sites spécialisés. Surtout, une loi de 1978 impose la conservation des « écrits » présidentiels : les tweets de Donald Trump devraient donc rejoindre un jour une bibliothèque présidentielle.

Parmi les 66,5 millions d'abonnés au compte de Donald Trump (presque autant que la population française), un tiers pourrait être des faux comptes, estime le « New York Times », se référant aux absences de biographies ou à l'utilisation d'images par défaut pour illustrer le profil. Seuls 4 % des Américains adultes, soit 11 millions de personnes, sont abonnés à @realDonaldTrump, estime le journal à partir de données publiées par l'institut d'analyse Pew. Et beaucoup de ses « vrais » followers sont déjà des convertis. La décision de Twitter de ne plus accepter de publicités politiques pourrait néanmoins davantage peser sur ses rivaux démocrates, estiment certains analystes, parce que leur base d'abonnés est plus étroite.

Véronique Le Billon (Bureau de New York)

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